Inondations au Soudan du Sud: MSF appelle les autres organisations humanitaires à intervenir
MSF appelle les autres organisations humanitaires à Bentiu, les Nations unies, le ministère de la Santé et le gouvernement du Soudan du Sud à intervenir en urgence afin de venir en aide à des milliers de personnes affectées par les inondations.
Plus de 800 000 personnes sont affectées par les inondations provoquées par d’incessantes pluies torrentielles au Soudan du Sud. A Bentiu, dans le Nord du pays, près de 32 000 personnes originaires de villages et de Guit et Nyhyaldu ont fui la montée des eaux et vivent dans des camps provisoires dans la ville. Les populations sont confrontées à des épidémies de maladies infectieuses et d’origine hydrique, à une insécurité alimentaire et à un taux de malnutrition grandissant. Au moins 152 000 personnes ont été déplacées et affrontent des conditions de vie épouvantables. « Les inondations ont tout détruit. Nous avons dû quitter notre maison. Aujourd’hui, c’est très dur, nous n’avons plus d’eau potable et manquons de nourriture », témoigne Johnson Gailuak, 28 ans, déplacé suite aux inondations.
Face à cette situation d’urgence, MSF a rapidement renforcé son intervention sur place, et a mobilisé une équipe d’urgence supplémentaire afin de gérer les cliniques mobiles de Bentiu. De plus, les équipes de MSF surveillent la situation épidémique dans le camp de Bentiu et améliorent les infrastructures sanitaires. Cependant, suite à l’augmentation des personnes dans le camp de Bentiu, l’hôpital de MSF est complètement surchargé. En novembre, les équipes de MSF ont vu près de 180 patients par jour. La majorité d’entre eux sont des enfants de moins de cinq ans souffrant de malaria, d’infections respiratoires et de malnutrition. “Nous sommes aussi très préoccupés par l’augmentation de cas de malnutrition, le taux de cas sévères est deux fois plus élevé que le seuil fixé par l’OMS. Le nombre d’enfants admis dans notre hôpital pour malnutrition sévère a doublé depuis le début des inondations », commente Jacob Goldberg, responsable médical urgence pour MSF.
Médecins Sans Frontières appelle les autres organisations humanitaires à Bentiu, ainsi que les Nations unies, le ministère de la Santé et le gouvernement du Soudan du Sud à intervenir en urgence. Il est essentiel de renforcer le soutien alimentaire, l’accès à l’eau potable, aux infrastructures sanitaires, à un logement et aux soins de santé.
« Aujourd’hui, c’est une réelle situation de crise : les populations qui vivent dans le camp de Bentiu et dans les camps provisoires connaissent des conditions de vie déplorables. Leur santé est menacée. Pourtant, alors qu’il s’agit d’une urgence, la réponse humanitaire est dangereusement lente et met des vies en péril », alerte Will Turner, responsable des opérations d’urgence pour MSF.
« La situation déplorable dans les camps de déplacés à Bentiu n’est pas récente. Nous alertons depuis des années au sujet des conditions désastreuses dans ces camps. Aujourd’hui, nous constatons que les autres organisations humanitaires et agences responsables d’autres services n’ont toujours pas renforcé suffisamment leurs interventions. Les populations ne peuvent pas vivre sans dignité, exposées à des maladies qui pourraient être évitées. Il est urgent d'aider les populations affectées », conclut Will Turner.
MSF au Soudan du Sud:
MSF a commencé à travailler à Bentiu, capitale de l’état d’Unité, en 2000, en fournissant des soins de santé aux personnes déplacées qui avaient fui la violence et les conflits. Dans la ville de Bentiu, la Clinique de MSF se concentre sur les services liés à la violence sexuelle et basée sur le genre, ainsi qu’à la santé sexuelle et reproductive, avec des activités incluant la promotion de la santé, etc. Dans le camp de Bentiu, le plus grand camp de déplacés au Soudan du Sud, MSF fournit des soins de santé depuis 2014. Des spécialistes de soins de santé, d’opérations et de services d’urgence pour adultes et enfants sont mobilisés dans son hôpital et des équipes se rendent dans le camp de déplacés.