MSF constate une forte augmentation des besoins en santé mentale au Liban
Depuis l'escalade des combats en septembre, Médecins Sans Frontières (MSF) a soutenu plus de 5 000 adultes et enfants touchés par le traumatisme à travers des séances de thérapie de groupe. En outre, plus de 450 consultations individuelles ont été mises en place pour offrir un soutien émotionnel et soulager le stress. MSF a également lancé une ligne d'assistance téléphonique, permettant aux personnes de bénéficier d'une aide à distance par des psychologues cliniciens. Ce soutien est essentiel pour ceux vivant dans des zones où la violence limite leurs déplacements, comme dans le sud du Liban, rendant difficile l'accès aux soins. Avec plus de 1,2 million de personnes déplacées, 2 300 morts et plus de 11 100 blessés, les besoins en soins psychologiques sont considérables.
Entre le 2 et le 18 octobre, la ligne d'assistance a reçu près de 300 appels, avec une augmentation marquée au cours des dernières semaines. Alors que la ligne recevait initialement cinq appels par jour, ce chiffre a grimpé à 80 appels en une seule après-midi. La plupart des appelants rapportent des symptômes de traumatisme, tels que l'anxiété et le chagrin. De nombreux parents cherchent également de l'aide pour gérer les changements de comportement de leurs enfants. Bien que l'intensification du conflit ait débuté le 23 septembre, la ligne d'assistance avait été ouverte plus tôt en réponse à la situation dans le sud du Liban, où des milliers de personnes avaient déjà été déplacées.
Impact sur les enfants
Le conflit a un impact considérable sur les enfants. Beaucoup d’entre eux ont été forcés de quitter leur domicile, ne peuvent plus aller à l’école et sont séparés de leur famille ou de leurs amis. Ces bouleversements entraînent des troubles du comportement chez de nombreux jeunes.
Grâce à la ligne d’assistance téléphonique, MSF offre aux parents des outils pour communiquer ouvertement et créer des espaces sûrs où les enfants peuvent exprimer leurs émotions. Par exemple, il est souvent difficile pour les parents d’expliquer à leurs enfants les bruits inquiétants des bombardements et des tirs. Pour les rassurer, certains inventent des histoires, comme celles de « coups de feu joyeux », similaires à ceux que l’on entend lors des mariages.
Les adultes, eux aussi, ressentent la pression de l'incertitude permanente. Beaucoup se disent stressés et accablés par la menace constante de la violence et l'incertitude qui plane sur leur avenir. Ils s’inquiètent de la façon de gérer leur maladie chronique ou de terminer l’année scolaire. Les services de santé mentale de MSF visent à atténuer ces pressions en offrant un soutien direct, tant physique qu’à travers la ligne d’assistance téléphonique.
Plusieurs initiatives pour soutenir un grand nombre de patients
En plus de la ligne d'assistance téléphonique, MSF offre un soutien psychologique et une éducation aux personnes déplacées par le biais d'équipes médicales mobiles. Depuis le 23 septembre, ces équipes ont aidé près de 5 000 personnes à travers des séances de groupe sur les premiers soins en cas de traumatisme, et plus de 450 consultations individuelles ont été réalisées. Lors de ces séances, les participants reçoivent un soutien émotionnel et apprennent des techniques pour soulager le stress.
Par ailleurs, MSF distribue des biens de première nécessité, tels que des matelas et des produits d'hygiène, aux personnes déplacées. Ces initiatives s'inscrivent dans un effort plus large pour venir en aide aux populations dans le besoin face à une situation qui ne cesse de se détériorer.
En plus des personnes récemment déplacées par le conflit actuel, le Liban accueille déjà 1,5 million de réfugiés syriens et plus de 200 000 Palestiniens, dont beaucoup ont été déplacés à plusieurs reprises. Pour ces groupes, l'incertitude constante et la peur d'une éventuelle expulsion représentent une source de stress particulièrement intense.
Médecins Sans Frontières poursuit l'évaluation des besoins des personnes déplacées au Liban et collabore étroitement avec ses partenaires ainsi qu'avec l'hôpital pour fournir des soins médicaux et psychologiques.
Quentin Barrea