MSF : il est urgent de trouver un meilleur équilibre entre la gestion des infections et le bien-être psychosocial dans les maisons de repos

MSF : il est urgent de trouver un meilleur équilibre entre la gestion des infections et le bien-être psychosocial dans les maisons de repos

En juillet, Médecins Sans Frontières a mené des recherches sur la santé mentale et la nécessité d'un soutien psychosocial pour les résidents des maisons de repos. L'organisation formule six recommandations concrètes pour un meilleur équilibre entre le bien-être psychosocial et les mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) dans les maisons de repos belges.

L'étude qualitative, menée par MSF en juin avec le soutien des autorités locales, a consisté en des entretiens menés en groupe avec le personnel de huit maisons de repos, ainsi qu’en 64 entretiens approfondis avec les résidents des mêmes établissements. La recherche donne un aperçu des expériences vécues par les résidents au plus fort de la pandémie.

On a par exemple constaté que le bien-être psychosocial des résidents des maisons de repos avait beaucoup plus souffert des mesures de confinement que de la peur du virus, qui s'est avéré être pratiquement absente. L'isolement physique, la perte de la routine quotidienne, le manque de contact social et physique et surtout la perte de liberté personnelle, ont provoqué de nouveaux symptômes psychologiques et ont aggravé les conditions préexistantes.

Les résidents ont manqué d'activités et de stimulation. La technologie de l’appel en vidéo a été peu utilisée, et les visites derrière un panneau en plexi ou en verre étaient généralement limitées à un visiteur par personne, pendant une courte durée et avec une intimité limitée.

« Nous savons que nous allons bientôt mourir, mais nous ne voulons pas passer nos derniers jours en prison », a déclaré un homme de 79 ans. Une femme de 84 ans a déclaré : « Nous, personnes âgées, sommes parmi les plus vulnérables. Et puis ils disent oui, c'est vrai, ils sont très, très vulnérables, ils sont vieux, ils sont en danger. Et puis ils nous enferment et nous oublient pendant des mois ».

Les résultats de la recherche soulignent le besoin urgent d'équilibrer les mesures de PCI avec le bien-être social et mental. Médecins Sans Frontières formule six propositions de stratégies préventives pour réduire l'impact des mesures de confinement sur la santé mentale.

  1. Permettre d’avoir des interactions personnelles et des contacts sociaux sûrs et significatifs
  2. Poursuivre les activités individuelles et collectives en conformité avec les mesures de PCI
  3. Préserver les soins de santé essentiels pour les résidents
  4. Améliorer l'échange d'informations et la communication avec les résidents
  5. Fournir une formation actualisée et sur mesure aux personnels médical et paramédical des maisons de repos
  6. Apporter un soutien psychologique proactif aux membres du personnel des maisons de repos, y compris des sessions de groupe sur la gestion du stress, l'anxiété et la manière dont ils peuvent prendre soin d’eux-mêmes de manière autonome

Ces recommandations sont concrétisées dans un document que Médecins Sans Frontières partage avec les maisons de repos et les autorités compétentes (voir annexe (Anglais)), mais les résultats finaux de cette recherche seront publiés dans une revue scientifique au plus tôt fin septembre. Médecins Sans Frontières mettra en œuvre ses recommandations au sein des maisons de repos qu'elle soutient actuellement, en collaboration avec leur direction et leur personnel. L'organisation continue également de former les équipes mobiles des autorités locales en Flandre.

Pour plus de détails sur les résultats préliminaires et les citations de l'étude, veuillez contacter Steven De Bondt, responsable Presse et Médias chez Médecins Sans Frontières.

 

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Médecins Sans Frontières est une organisation médicale humanitaire d’urgence, active dans plus de 70 pays du monde.