Journée mondiale des réfugiés : les mineurs étrangers non-accompagnés témoignent, sans filtre
Bruxelles, jeudi 19 juin 2025 - Derrière l’objectif d’un appareil photo jetable, deux jeunes mineurs non-accompagnés et suivis par Médecins Sans Frontières (MSF), ont capturé leur quotidien dans les rues de Bruxelles. À travers leurs clichés, ils nous livrent une réalité souvent invisible, faite de peur, de solitude, mais aussi d’espoir. A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés ce vendredi 20 juin, MSF a choisi de leur laisser la parole, sans filtre.

Abdul et Daniel, mineurs et originaires d’Ethiopie et d’Erythrée, nous racontent leur histoire à travers des photos qu'ils ont prises eux-mêmes.

Ils nous parlent de leur vie en Belgique, de leur voyage, de leurs espoirs et de leurs rêves.
La Belgique est à la fois un pays de destination finale et de transit pour les personnes migrantes et en demande d’asile – enfants y compris. Selon les estimations officielles du délégué général aux droits de l'enfant, quelque 3.500 mineurs étrangers non-accompagnés (MENA) erreraient actuellement dans le pays.
Des jeunes exposés à de nombreuses difficultés
Sans protection, compte tenu de leur âge et de leur situation, ces mineurs sont confrontés à une vulnérabilité extrême et à un large éventail de problèmes. Qu'ils soient en transit vers la France ou le Royaume-Uni, ou souhaitent rester en Belgique.
La plupart d’entre eux sont des garçons de 16 à 18 ans, mais les autorités ont récemment tiré la sonnette d’alarme car la proportion d’enfants non accompagnés de moins de 12 ans semble être en pleine explosion. Nous observons également une augmentation inquiétante du nombre de filles mineures, livrées à leur propre sort.
Accès limité aux ressources, défis juridiques et administratifs, problèmes de santé (malnutrition, vulnérabilité à certaines maladies ou absence d’immunisation), troubles de stress post-traumatique, dépression, anxiété, tentatives de suicide ou encore risques accrus d'exploitation, d’abus et de violences : voici les difficultés auxquelles ces jeunes doivent quotidiennement faire face.

Un soutien médical plus que nécessaire
Depuis 2022 MSF travaille au plus près des mineurs étrangers non-accompagnés en Belgique. Actuellement, nous intervenons dans deux centres hébergeant des MENA à Bruxelles, géré par Samusocial et BelRefugees avec des consultations médicales, des activités de santé mentale en groupe et des activités de promotion à la santé.
Nous effectuons régulièrement des prises de sang pour aider aux diagnostics, et proposons des dépistages des maladies infectieuses. Nous offrons également aux mineurs la possibilité de vaccination de rattrapage contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la polio, la rougeole, les oreillons ou la rubéole, au normes médicales belges.
Au cours des quatre premiers mois de 2025, MSF a réalisé 175 consultations médicales. Les diagnostics les plus courants sont les maladies de la peau, les maladies respiratoires et les problèmes gastro-intestinaux. Nous constatons également que les mineurs présentent souvent des signes de violence.
« De janvier à mars 2025, nous avons identifié des cicatrices résultant de violences physiques chez 40 mineurs et des traumatismes liés au stress chez 23 mineurs. », Mélodie Mineau, Health Promotion Supervisor Belgian Projects, MSF.
En cette Journée mondiale des réfugiés, MSF attire l'attention sur Abdul, Daniel et tous les autres mineurs et adultes qui se trouvent dans des circonstances particulièrement précaires en Belgique. Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités et de respecter le droit international en fournissant un accueil, une protection et des soins à ceux qui y ont droit.
Quentin Barrea