Journée mondiale de la contraception: diminution de 30 % de la mortalité maternelle et de 20 % de la mortalité infantile grâce à la contraception

Journée mondiale de la contraception: diminution de 30 % de la mortalité maternelle et de 20 % de la mortalité infantile grâce à la contraception

Ce mardi 26 septembre marque la Journée mondiale de la contraception. Une occasion pour Médecins Sans Frontières (MSF) de souligner que l'accès à la contraception réduit non seulement le nombre d'avortements non sécurisés, l'une des principales causes de la mortalité maternelle dans le monde, mais améliore également la santé des femmes, des filles et des enfants. Cependant, 218 millions de femmes et 43 % (soit 14 millions) des 32 millions d'adolescents sexuellement actifs de 15 à 19 ans dans les pays à faibles et moyens revenus n'ont pas ou peu accès à la contraception. La contraception fait donc partie intégrante des activités principales de MSF en matière de santé reproductive.

  • La contraception peut réduire la mortalité maternelle de 30 %. (90 % liée à l'avortement et 20 % à la mortalité obstétrique).
  • Dans les pays à faibles et moyens revenus, 43 % (soit 14 millions) des 32 millions d'adolescents sexuellement actifs âgés de 15 à 19 ans n'ont pas ou peu accès à la contraception.
  • Chaque année, 21 millions d’adolescentes tombent enceintes, dont la moitié environ (10 millions) subissent une grossesse non désirée. Plus de la moitié (5,7 millions) de ces grossesses non désirées se terminent par un avortement, souvent dans des conditions dangereuses.

Notre experte, le Dr Séverine Caluwaerts, se tient disponible pour toute interview. Séverine est gynécologue et travaille pour MSF depuis de nombreuses années dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, y compris dans des environnements sensibles comme notre maternité à Khost, en Afghanistan.

Accès à la contraception dans les pays à faibles et moyens revenus

L'accès aux contraceptifs n'est pas garanti dans de nombreuses situations. En effet, dans les pays à faibles et moyens revenus, 218 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans n'ont pas accès à la contraception. Les raisons en sont multiples : les services de santé n'offrent pas ou peu de moyens contraceptifs, ou ils n'ont pas les ressources financières pour fournir des soins de qualité. Par ailleurs, la crainte des effets secondaires et les réticences culturelles ou religieuses sont également des obstacles à l'accès à la contraception.

Selon une enquête de l'OMS (2019), chaque année, environ 74 millions de femmes dans les pays à faibles et moyens revenus subissent des grossesses non désirées dans le monde. Ce qui entraîne 25 millions d'avortements non sécurisés et 47 000 décès maternels chaque année.

Stigmatisation de la contraception chez les adolescents

43 % ( soit 14 millions) des 32 millions d'adolescents sexuellement actifs âgés de 15 à 19 ans dans les pays à faibles et moyens revenus ont un accès limité à la contraception Chaque année, 21 millions d’adolescentes tombent enceinte, dont la moitié environ (10 millions) subissent une grossesse non désirée. Plus de la moitié (5,7 millions) de ces grossesses non désirées se terminent par un avortement, souvent dans des conditions dangereuses.

Les adolescents font face à de nombreuses barrières sociales, culturelles et économiques pour accéder aux services de contraception. Ils hésitent souvent à entrer en contact avec ces services de peur que leurs parents ou d'autres adultes en soient informés.

Accès aux contraceptifs : également bénéfique pour la santé des mères et des enfants.


​L'accès aux contraceptifs améliore également la santé des femmes, des filles et des enfants, les femmes pouvant allaiter plus longtemps si elles ont moins d'enfants à nourrir. Le nombre de décès d'enfants à faible poids à la naissance diminue, de même que le nombre de naissances prématurées lorsque des options de planification familiale sont disponibles.

La contraception chez Médecins Sans Frontières (MSF)

En 2022, MSF a réalisé plus de 660 000 consultations en matière de contraception dont plus de 152 000 en République centrafricaine, 25 180 au Venezuela et 16 100 au Nigeria.

MSF propose différentes méthodes contraceptives dans ses projets, notamment des préservatifs pour les femmes et les hommes, des pilules contraceptives, des implants, la pilule du lendemain, des injections contraceptives, des dispositifs intra-utérins hormonaux ou en cuivre.

La contraception est un service de santé essentiel dans les projets de MSF, en particulier pour les personnes ayant besoin de soins en matière de santé reproductive et/ou sexuelle. Pour l'accès à la contraception, nous nous appuyons sur plusieurs principes :

  • Accès à la contraception
  • Autonomie
  • Respect
  • Confiance
  • Consentement mutuel
  • Principe de non-discrimination
  • Approche centrée sur la personne

La meilleure méthode contraceptive est celle avec laquelle la personne se sent le plus à l'aise. Bien que MSF dispose de connaissances médicales en matière de contraception, la seule personne qui prendra la bonne décision est la personne elle-même.

Les consultations médicales en matière de contraception simplifient les soins et améliorent l'accès tout en garantissant la sécurité du patient. Une première visite se déroule comme suit :

  • Accueil et établissement d'une relation de confiance positive
  • Écoute de leurs attentes et préférences
  • Collecte d'informations sur leur historique médical et leur vie sexuelle
  • Réalisation d'un examen physique ciblé et volontaire
  • Détermination du statut de la grossesse
  • Aider la personne à choisir une méthode
  • Élaboration d'un plan de suivi médical
  • Demander une confirmation du consentement éclairé pour le choix de la contraception
  • Distribution de la méthode contraceptive et explication de son utilisation
  • Clôture en laissant du temps pour les questions des patients.

Accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive d'ici 2030

L’Organisation Mondiale de la Santé a déterminé l'indicateur 3.7.1 des Objectifs de Développement Durable (ODD), intitulé "Proportion de femmes en âge de procréer (âgées de 15 à 49 ans) dont les besoins en planification familiale sont satisfaits par des méthodes modernes".

Cet indicateur vise à "assurer d'ici 2030 un accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale, l'information et l'éducation, ainsi que l'intégration de la santé reproductive dans les stratégies et les programmes nationaux". Cet indicateur est précieux pour évaluer le niveau global de couverture des programmes et des services de planification familiale.

L'accès à des moyens efficaces de prévention de la grossesse permet aux femmes et à leurs partenaires d'exercer leur droit de prendre des décisions libres et éclairées quant à leur vie sexuelle et reproductive, en bénéficiant des informations, de l'éducation et des moyens nécessaires pour le faire.

Quentin Barrea Press Officer, Médecins Sans Frontières

 

 

 

A propos de MSF/AZG

Médecins Sans Frontières est une organisation médicale humanitaire d’urgence, active dans plus de 70 pays du monde.