Gaza : des blessures par balles inhabituelles et dévastatrices

Depuis le 1er avril, MSF a opéré près de 500 personnes blessées par balles lors de la « Marche du retour »

Bonjour,

Vous trouverez ci-dessous un communiqué dans lequel MSF relève le caractère inhabituel et dévastateur des blessures par balles observées sur les près de 500 personnes blessées lors de la "Marche du Retour" que l'organisation a prises en charge. 95% d'entre elles présentent des blessures particulièrement graves aux niveau des jambes. Des blessures qui nécessiteront une prise en charge longue et lourde. Depuis le 1er avril, MSF, qui a envoyé des équipes chirurgicales en renfort, a déjà opéré davantage de patients que lors de toute l'année 2014, qui avait pourtant connu l'offensive israélienne "Bordure protectrice".

Pour info, des interviews sont possibles depuis Gaza et Jérusalem.

Cordialement,

Raphaël Piret

Gaza : des blessures par balles inhabituelles et dévastatrices

Depuis le 1er avril, les équipes de Médecins Sans Frontières à Gaza ont accueilli en soins postopératoires près de 500 personnes blessées par balles lors de la « Marche du retour ». En trois semaines, l’association a traité plus de patients que lors de toute l’année 2014, qui avait pourtant connu l’offensive israélienne « Bordure protectrice ».

Le personnel médical de MSF fait état de blessures dévastatrices d’une sévérité inhabituelle, extrêmement complexes à soigner et qui laisseront de lourdes séquelles à la majorité des patients.

Alors que les équipes médicales des hôpitaux de Gaza se préparent à faire face à un possible nouvel afflux de blessés ce vendredi, les chirurgiens MSF présents sur place font état de blessures par balle réelle dévastatrices parmi les centaines de personnes atteintes lors des manifestations des dernières semaines. Dans les cliniques prodiguant des soins postopératoires spécialisés, l’énorme majorité des patients - des hommes pour la plupart, mais aussi quelques femmes et des enfants - présente des blessures d’une sévérité inhabituelle aux membres inférieurs.

Les équipes médicales MSF constatent notamment un niveau extrême de destruction des tissus et des os, et des orifices de sortie de balles démesurés, qui peuvent avoir la taille d’un poing. « Chez la moitié des 500 victimes de tirs que nous avons prises en charge, la balle a littéralement détruit les tissus après avoir pulvérisé l’os, explique Marie-Elisabeth Ingres, Cheffe de mission MSF en Palestine, Les patients doivent subir des opérations chirurgicales extrêmement complexes, et nombre d’entre eux auront des séquelles à vie. »

La prise en charge de ces blessures est en effet très lourde. Au-delà des soins infirmiers réguliers, les patients auront souvent besoin d’opérations chirurgicales supplémentaires, et de très longues périodes de kinésithérapie et de rééducation. De nombreux patients garderont des déficits fonctionnels à vie et certains risquent encore l’amputation, faute de soins suffisants à Gaza, s’ils ne parviennent pas à obtenir les autorisations nécessaires pour se faire soigner en dehors de Gaza.

Pour faire face à cet afflux massif de patients, MSF a renforcé son dispositif sur place, augmenté le nombre de lits de ses trois cliniques et recruté et formé du personnel médical supplémentaire. Une quatrième clinique ouvrira bientôt ses portes dans le centre de la bande de Gaza afin d’accueillir les patients originaires de cette zone.

Dans l’urgence, MSF a également déployé une équipe de chirurgiens (vasculaire, orthopédique et de chirurgie reconstructrice) et d’anesthésistes, pour opérer ou réopérer les cas les plus sévères. Ces équipes travaillent actuellement aux côtés des équipes des hôpitaux publics d’Al-Shifa et Al-Aqsa.

A propos de MSF/AZG

Médecins Sans Frontières est une organisation médicale humanitaire d’urgence, active dans plus de 70 pays du monde.