« Ceci n’est pas une crise »
Médecins Sans Frontières, Vluchtenlingenwerk Vlaanderen, le Samusocial, le CIRé, Médecins du Monde et d'autres partenaires proposent au gouvernement des solutions pour sortir de la situation de non-accueil de demandeurs de protection.
Depuis près d'un an, la Belgique ne remplit pas ses obligations en matière d'accueil des demandeurs d’asile. L’État belge et Fedasil ont déjà été condamnés pour violation de leurs obligations internationales en matière d'asile et d'accueil. Actuellement, les astreintes dues par Fedasil aux organisations s’élèvent à plus de 500.000 euros. Et les pénalités à l’égard des demandeurs d’asile s'élèvent à 1.000 euros par jour de non-accueil. Les demandeurs d'asile qui ont obtenu gain de cause devant les tribunaux doivent pourtant attendre 4 à 6 semaines avant d'être reçus. Mais l’État ne paie rien. Des centaines de personnes vivent dans la rue, alors qu'elles ont droit à un accueil digne.
Cette situation d'urgence est régulièrement qualifiée à tort de crise des "réfugiés" ou de l'"asile". Il ne s'agit pas d'une crise de l'asile. La Belgique est confrontée à une situation de déni du droit à l’accueil, faute d’une gestion efficace par les autorités.
Les demandes d'asile ont légèrement augmenté depuis la pandémie de COVID, mais pas dans des proportions exceptionnelles : 19.098 demandes d'asile au cours des 7 premiers mois de 2022, contre 45.000 en 2015 (début de la crise syrienne). Au lieu de créer un système structuré, c’est l’urgence constante qui est de mise. Ce sont d’abord les hommes, femmes et enfants qui fuient parfois depuis des années la violence et les persécutions, qui en paient le prix fort. Mais aussi les employés de Fedasil, qui ont indiqué à plusieurs reprises que leur situation n’est plus tenable.
Pourtant, des solutions existent et sont notamment décrites dans la feuille de route, jointe à ce communiqué. Les acteurs de la société civile ayant participé à la rédaction de cette feuille de route souhaitent remettre celle-ci formellement au Premier Ministre De Croo afin d’obtenir des engagements concrets pour une sortie de crise.